made in France à 1 euro

made in france a 1 euro 1Possible de vendre du made in France à 1 euro ? Avec une démarche responsable, un marketing responsable ?  Dans une entreprise familiale et centenaire ?  Qui mieux que Bruno Jost, son patron pourrait l’expliquer ? Je lui laisse la parole

Mon grand-père Eugène Jost quitte la biscuiterie LU où il était voyageur de commerce pour créer son entreprise. Son idée était d’industrialiser le recette du gâteau d’algues que lui faisait sa grand-mère. Sa femme Stéphanie était étroitement associée aux affaires. Deux objets symboliques de l’entreprise : des gousses de vanille et une balance Roberval pour la pesée des poudres à entremets. L’atelier va fabriquer ces produits sans discontinuer pendant quatre-vingts dix ans. Le métier de l’entreprise est de créer des recettes à partie de poudres, les mélanger et les conditionner en petits sachets. Les femmes remplissaient  les sachets à la petite cuillère. Vous devinez la révolution quand en 1939 sont arrivées les machines à les remplir automatiquement. Elles vont fonctionner pendant plus de cinquante ans et sortir des millions de sachets.

Mon père, Stéphane, a pris la suite de ses parents avec sa sœur Denise qui était très stricte sur la qualité. Après la seconde guerre, le défi  à relever était celui du développement maitrisé et, rapidement ensuite, celui de la transformation des produits et des emballages pour qu’ils puissent passer des épiceries de quartier à la grande distribution. Il a fallu faire preuve de créativité. L’interrogation sur l’avenir était grande devant les linéaires de desserts tout préparés. Mais cela a permis dans les années 75 de s’intéresser à des gens qui avaient une démarche complètement différente.

 made in france a 1 euroC’est à cette époque de la naissance de l’agriculture biologique que je suis rentré dans l’entreprise et je me suis investi à fond dans le développement de produits bio et de l’éthique qui les accompagne. Nous sommes à ce moment- là à cheval entre le passé et l’avenir, entre les vieux produits en poudre et les produits bio, assumant parfois difficilement le présent. Mais nous partons à l’assaut du marché avec les convictions profondes de la bio. Celles qui comme sucre vanillé résonnent en « é » : solidarité, proximité, saisonnalité,  simplicité et qui rejoignent nos préoccupations de qualité, continuité, originalité créativité. Ce qui n’exclut pas des résonnances comme cohérence, différence, pertinence et, pourquoi pas, jouissance.

Cultiver différence et cohérence nous ont amenés à développer depuis longtemps des solidarités avec les travailleurs handicapés en intégrant une équipe de huit personnes dans notre usine, avec aussi des associations écologiques en leur reversant 1% des ventes de nos entremets.

En 2011, déménagement du siècle : nous quittons le centre ville où nous étions depuis quatre-vingts quinze ans. Direction Rezé pour une usine éco conçue avec une capacité de production multipliée par trois. Vouloir passer de trois millions de sachets à dix en pleine crise, il fallait oser. C’est le défi que ma belle-fille Magali et la responsable de production Sylvie ont décidé de relever ensemble dans la continuité des valeurs humaines et sociales de l’entreprise et dans la dynamique de toute la filière bio des Pays de Loire avec l’équipe de Rezé, jeune et dynamique, créative et performante. La gamme s’est élargie. Les anciens locaux de centre ville ont été mis à la disposition de jeunes artistes.

Voilà l’histoire de notre petit sachet nantais. Il a donné du plaisir et du travail à trois générations. Cela peut continuer. Pour cela, il faut que chacun retrouve le plaisir de faire par lui-même des desserts exquis. Avec nos produits bien sûr.

J'ai essayé : c'est facile et rapide à préparer, très très bon. Une seul inconvénient : ne se trouve pas dans tous les linéaires !

 

Pour marque-pages : Permaliens.

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